Macky Sall a cette fâcheuse habitude de laisser les choses pourrir. A chaque fois qu’il est interpellé directement, il prend son temps pour agir et souvent, il ne le fait pas. Pour mémoire les émeutes que le pays a connu avec l’avènement Ousmane Sonko a viré au vinaigre avant qu’il ne daigne dire à la jeunesse qu’il comprend leur colère. Cette fois aussi il a été interpellé à plusieurs reprises pour des élections inclusives. Ensuite sur le processus électoral et surtout le parrainage. Mais jusque-là aucune réponse.
Pourtant, « le temps est une donnée critique dans la gestion d’une crise ». Cette maxime de Bougane Gueye Dany, dans une lettre adressée au Chef de l’Etat, pendant la troisième vague de la pandémie de Covid 19 est toujours d’actualité. Sauf qu’elle « semble entrer tout droit dans l’oreille d’un sourd ». Macky Sall n’écoute pas cette mélodie du temps si précieux à l’avant-veille de la campagne électorale qui sera disputée par 21 candidats validés par le conseil constitutionnel.
En effet, le Chef de l’Etat a été interpellé à Plusieurs reprises. Par Bougane, par Mimi Touré, par les recalés de manière générale et enfin par le parti démocratique sénégalais qui a subi de pleins fouets l’invalidation de la candidature de Karim Wade pour double nationalité. Ces derniers à force d’alerter sans succès ont appelé à la mobilisation en demandant au peuple de faire valoir la démocratie.
Bougane décidé à combattre l’injustice, Mimi au front
« Quand la justice est au service de l’injustice, elle doit être combattue et quand le singe est dans le Champ, la meilleure solution est de faire de sorte qu’il en sorte et c’est ce qu’il faut avec ce régime pour reprendre Bougane. Prenant la balle au rebond Mimi est fin prête à « mener tous les combats nécessaires pour préserver notre démocratie. « Nous allons nous battre. Ce qui se passe n’a rien à voir avec le droit. Les Sénégalais doivent se mobiliser », a rétorqué l’ancienne Première ministre. Selon elle, le contrôle du parrainage est injuste. Mimi Touré qui invite les démocrates à les rejoindre invite à la mobilisation pour se débarrasser du candidat de BBY au premier tour. Ce qui s’est passé selon elle est contraire à la loi et en tant que garde des sceaux elle insiste et persiste que c’est illégal et les sénégalais doivent prendre leur responsabilité sinon cette injustice va se poursuivre.
A leur suite Karim et Cie ont embouché la même trompette. Vont-ils subir le silence du Chef ?
LE PDS VA-T-IL SUBIR LE MEME SORT ?
Si des candidats à la présidentielle comme Aly Ngouille Ndiaye et Boun Abdallah Dionne se sont joint à la cause des recalés, le PDS parle de Coup d’Etat. « Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et la Coalition K24 dénoncent avec la plus grande virulence le coup d’État pré-électoral orchestré par le Conseil Constitutionnel. La récente tentative d’élimination de Karim WADE de la course présidentielle est une manœuvre inacceptable visant à faciliter l’ascension du très impopulaire premier ministre Amadou BA. Tous les pronostics suggèrent que face à un scrutin libre et honnête, Amadou BA serait incontestablement battu par Karim WADE ».
Tout comme les recalés, le Pds a interpellé le Président directement. « Cette situation inédite porte atteinte à notre démocratie et à l’intégrité du prochain scrutin. Nous demandons au Président Macky SALL de prendre des mesures immédiates pour remédier à cette crise, notamment en révoquant le Premier Ministre Amadou BA, qui utilise son pouvoir pour manipuler l’élection et éliminer des candidats ». Cette énième interpellation va-t-elle demeurer dans les tiroirs sans réponses.
Karim anticipe la défense des droits fondamentaux
Les députés du parti démocratique sénégalais ont demandé la constitution d’une commission d’enquête suite à l’invalidation de la candidature de Karim Wade. Ce dernier anticipe la lutte. « Face à la manœuvre orchestrée par le Conseil Constitutionnel, la déclaration du PDS et de la Coalition K24 résonne comme un appel à l’action. C’est le moment de défendre nos droits fondamentaux et de lutter pour l’intégrité de notre processus électoral. Nous ne pouvons pas laisser passer cette atteinte à la justice » dit-il.