Faisons attention aux conséquences d’une élection bâclée. Les multiples
couacs, manquements et insuffisances graves qui ont été constatés tout
au long du processus électoral risquent de conférer au Président élu dans
ces conditions une illégitimité originelle qui va le poursuivre tout au long
de son mandat.Si une telle fragilité devait peser sur la tête du prochain Président, à cause
d’une élection bâclée, ce serait une très mauvaise chose vu le contexte
géopolitique redoutable que connait la sous-région ouest africaine. Ce
contexte est marqué par une insécurité exponentielle qui met notre pays
au milieu d’une ceinture de feu. Une menace quasi existentielle aggravée
par une situation internationale volatile.
En effet, l’ordre international d’après-guerre s’effondre sous nos yeux.
Une nouvelle guerre froide opposant le bloc Chine – Russie à l’Occident
est déclenchée depuis quelques temps. Une guerre froide entre
puissances qui ne nous laissera aucune marge de manœuvre et de
résilience. Les logiques de rapports de force brutales remplacent les
vertus de la diplomatie. La stabilité économique mondiale est menacée à
cause des perturbations permanentes liées aux effets négatifs des
guerres récurrentes et des pandémies.
Les chaines de production et d’approvisionnement sont gravement
menacées avec les conséquences inflationnistes insoutenables pour les
pays pauvres. Devant une telle situation, notre pays a besoin de profils
expérimentés, mûrs et compétents pour mener notre barque commune
dans les eaux troubles. Pour y parvenir, il nous faut absolument une
élection présidentielle inclusive afin de mettre dans le jeu les meilleurs
candidats qui ont le profil de l’emploi.
Bassirou Ndiaye. Bruxelles. Belgique