Lors de la conférence de presse organisée par la Jeunesse Patriotique du Sénégal (JPS) ce dimanche, le Premier ministre Ousmane Sonko a abordé la question du pardon et de la réconciliation nationale évoquée par le Président Macky Sall dans sa loi d’amnistie. Cette initiative avait été réitérée par Bassirou Diomaye Faye lors de son premier discours, suscitant diverses réactions au sein de la population sénégalaise.
En tant que conférencier, le leader du Pastef a souhaité clarifier certains points de ce « pardon » qui ont généré des incompréhensions et des polémiques. « Depuis notre accession au pouvoir, nous avons décidé de pardonner et d’aller de l’avant. Mais le pardon dont je parle me concerne moi. J’ai décidé de pardonner et j’ai pardonné à tous ceux qui m’ont causé du tort », a-t-il expliqué.
Ousmane Sonko a toutefois souligné les limites de ce pardon, en interrogeant l’audience : « Est-il possible de pardonner quelqu’un qui a délibérément tué une personne qui manifestait son droit ? A-t-on jamais dit que nous allons pardonner de tels crimes ? » Cette question a mis en lumière la distinction entre le pardon personnel et la justice pour les actes criminels.
Le Premier ministre a rassuré ses partisans quant aux mesures qui seront prises pour juger les responsables des violences post-électorales. « Je tiens à rassurer tout le monde que nous allons prendre les mesures nécessaires concernant ces actes ignobles. Il n’y a pas besoin de se presser ou quoi que ce soit de ce genre. On ne peut pas laisser impunis les assassins de feu Didier Badji et Fulbert Sambou et vouloir passer l’éponge sur cette affaire, c’est impensable », a-t-il déclaré avec fermeté.
Il a poursuivi en appelant au calme et à la patience, soulignant que les auteurs des crimes commis durant les manifestations devront répondre de leurs actes. « Arrêter une personne juste parce qu’elle a osé manifester son droit et au lieu de la traiter conformément à la loi, l’amener dans un commissariat, puis ailleurs pour la torturer. Et vous pensez que tout cela peut rester impuni ? Ne vous empressez pas, je vous demande de vous calmer et de vous armer de patience. »
Ousmane Sonko a également exprimé son pardon personnel pour les torts qu’il a subis, mais a insisté sur la nécessité de justice pour les victimes de violences. « Ce que j’avais promis de pardonner, de laisser tomber et de passer à autre chose, ouvrir un autre chapitre, concerne ce que l’on m’a fait subir à moi, Ousmane Sonko, personnellement. Tout ce qu’on m’a fait endurer, tout le tort qu’on m’a causé et tout le mal qu’on m’a fait, je peux leur pardonner et je les ai pardonnés de tout cœur », a-t-il affirmé.
En conclusion, Ousmane Sonko a réitéré son engagement à faire en sorte que les auteurs des actes de violence contre les populations soient tenus responsables. « Les auteurs de ces actes ignobles commis envers les populations vont répondre de leurs actes, ils vont le payer amèrement, c’est moi qui vous le dis », a-t-il conclu, déterminé à poursuivre la quête de justice pour les victimes.
Nfeyefatou