Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, Samuel Eto’o a martelé ne pas être « candidat à la présidence du Cameroun », élection prévue en 2025. L’ex-superstar du foot africain et actuel président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) évoque une clarification « nécessaire », pour « que cesse cette focalisation malsaine » qui « fait souffrir [sa] famille, fait peur à [ses] amis […] et fait peser une menace sur [sa] sécurité ». Explications.
Samuel Eto’o l’écrit noir sur blanc sur sa page Facebook : « Je ne suis pas candidat à la présidence du Cameroun ». Message publié ce 13 juin 2024. L’ancienne star du football assure que son poste actuel à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) « n’est pas un tremplin » vers le palais d’Etoudi, celui de la présidence de la République.
Au-dessus du slogan « Non à la manipulation », le texte de Samuel Eto’o commence ainsi : « Mes chers amis, que serais-je sans votre affection ? Je suis béni de compter mes amis par millions. » Il se décrit victime de mensonges et d’une diffamation destinée à l’abattre. Il rappelle avoir voté en 2018 pour le président Paul Biya, au pouvoir depuis 41 ans. « Je lui conserve mon soutien indéfectible. » Il ajoute : « Je l’assume. » Puis, plus loin : « Je le redis haut et fort : Moi, Samuel Eto’o fils, je ne suis pas candidat à la présidence du Cameroun. »
« Cette focalisation malsaine fait souffrir ma famille, fait peur à mes amis »
Clarification « nécessaire », écrit-il, pour « que cesse cette focalisation malsaine ». « Elle fait souffrir ma famille, fait peur à mes amis (…) et fait peser une menace sur ma sécurité. »
Au Cameroun, l’équipe nationale des Lions Indomptables, à travers sa gestion et son encadrement, est prise depuis des semaines dans un bras-de-fer entre Fécafoot et ministère des Sports. Un véritable feuilleton aux enjeux politiques.
Pourquoi faire cette clarification maintenant, en plein feuilleton sur l’équipe nationale ? Selon un de ses proches, « Samuel Eto’o a pris peur ». Cette semaine, un clip du rappeur One Love est sorti pour l’appeler à briguer la présidence. Qui a payé et commandé cette vidéo s’interroge l’entourage, pour qui c’est une manipulation pour pousser le chef de l’État à considérer Samuel Eto’o comme un adversaire politique ?
Pour le politologue Manassé Aboya Endong, proche du parti majoritaire, cette clarification est de « bon ton » face à la montée des « insinuations dans certains salons de la capitale », lui prédisant un destin politique.
D’autres observateurs, comme le Professeur Thomas Atenga, voient plutôt dans cette déclaration de non-candidature « l’aveu d’une situation de faiblesse », une manière pour Samuel Eto’o de se mettre « sous la protection du chef de l’État », face à des menaces liées aux « difficultés financières de la Fécafoot et à sa gestion du football camerounais ».
RFI