L’Environnement et sécurité : deux défis pour la protection des droits des femmes et des enfants ». C’est par ailleurs le thème de la célébration des 50 ans d’existence de l’association des juristes sénégalaises. « Le choix de ce thème qui souligne l’interconnexion entre l’environnement, la paix et la sécurité ainsi que le rôle crucial que jouent les femmes dans ces domaines, se justifie particulièrement eu égard au contexte de ce 21éme siècle, marqué à l’échelle mondiale par les effets du changement climatique qui menacent notre bien-être collectif et notre sécurité, voire notre existence » selon le document rendu public par ladite association.
En Afrique, les femmes sont souvent en première ligne de ces impacts, en tant que principales gestionnaires des ressources naturelles dans de nombreuses communautés. De ce fait, elles subissent de plein fouet les conséquences de la déforestation, des sécheresses et des inondations, ce qui affecte leur sécurité alimentaire, leur accès à l’eau potable et leur santé. Cependant, elles sont également des actrices clés dans la lutte contre ces défis environnementaux. Ainsi, les femmes africaines ont toujours été les gardiennes de l’environnement, utilisant leurs connaissances traditionnelles pour gérer durablement les ressources naturelles.
Selon les données de ONU Femmes, 80% des personnes déplacées par les changements climatiques dans le monde sont des femmes. « Cette statistique alarmante reflète la vulnérabilité disproportionnée des femmes face aux catastrophes environnementales. De plus, les femmes représentent environ 60 à 80% » note le texte.
En Afrique, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), et sont responsables de la production de 80% de la nourriture sur le continent, d’où l’importance de l’autonomisation économique des femmes. Plusieurs instruments juridiques internationaux et régionaux reconnaissent ce rôle. Parmi ceux-ci cite l’AJS : « La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW ou CEDEF) de 1979, qui engage les États à prendre des mesures appropriées pour éliminer la discrimination contre les femmes dans tous les domaines y compris l’environnement et le développement, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et son Protocole relatif aux Droits des Femmes, connu sous le nom de Protocole de Maputo, qui souligne le droit des femmes à vivre dans un environnement sain et favorable au développement durable. L’Agenda 2030 des Nations Unies pour le Développement Durable et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui reconnaissent l’impact critique du changement climatique sur les femmes ».