0 4 minutes 6 jours

Crystal Mangum, une strip-teaseuse noire âgée de 27 ans à l’époque, avait accusé trois étudiants blancs de viols avec des motivations racistes. L’affaire avait déclenché un scandale médiatique et politique.

«J’ai faussement témoigné». L’aveu signe la fin d’une affaire qui a suscité beaucoup de commentaires à la fin des années 2000, déclenchant un véritable scandale national.

La principale intéressée, une strip-teaseuse afro-américaine qui avait accusé de viols et de violences sexuelles à caractère raciste en 2006 trois étudiants blancs d’une université de Caroline du Nord, a avoué 18 ans après avoir menti. «J’ai témoigné faussement contre eux en disant qu’ils m’avaient violée alors que ce n’était pas le cas […] et j’ai trahi la confiance de beaucoup d’autres personnes qui croyaient en moi», a expliqué Crystal Mangum dans une interview accordée au podcast «Let’s Talk With Kat».

«J’ai inventé une histoire qui n’était pas vraie parce que je voulais la validation des gens et non de Dieu», a dit aussi l’Américaine qui avait 27 ans à l’époque, et qui a été condamnée en 2013 pour le meurtre de son compagnon. Elle purge actuellement une peine de 14 ans de prison et devrait sortir au mois de février 2026.

En 2006, les trois accusés, joueurs dans une équipe de crosse de leur université, avaient été arrêtés par la police et avaient été contraints de mettre un terme à leur saison déclenchant une controverse nationale et de longs débats sur le rôle de la justice, le racisme, et son traitement médiatique dans le pays. Invitée à se produire en tant que strip-teaseuse pour une fête organisée par les joueurs de crosse de l’université Duke, Crystal Mangum avait affirmé avoir été retenue contre son gré dans une salle de bains.

Procureur radié
Les trois étudiants ont finalement été innocentés. Crystal Mangum n’a jamais été poursuivie en revanche pour parjure en raison de sa santé mentale. «Elle a peut-être réellement cru aux nombreuses histoires différentes qu’elle a racontées», expliquait en 2006 le procureur général de Caroline du Nord de l’époque, Roy Cooper. Elle ne peut plus être poursuivie désormais en raison d’une prescription de deux ans pour un tel délit.

Le principal magistrat en charge de l’instruction, Mike Nifong, avait sciemment menti sur le résultat de tests ADN qui auraient pu appuyer la défense des trois étudiants. Par la suite, ce dernier a été radié du barreau pour «malhonnêteté, fraude, tromperie et fausse déclaration». Dans un livre écrit en 2008, Crystal Mangum avait récidivé, assurant qu’elle ne dirait «jamais qu’il ne s’est rien passé cette nuit-là».

«J’ai blessé mes frères», a déclaré dans le podcast la femme qui a désormais 46 ans. «Je veux qu’ils sachent que je les aime et qu’ils ne le méritaient pas. J’espère qu’ils pourront me pardonner», a-t-elle ajouté.

Sollicitée par CNN, l’université de Duke n’a pas souhaité faire de commentaire. En revanche, l’un des trois accusés, Collin Finnerty, désormais âgé de 38 ans, a indiqué espérer que son incarcération «la fera réfléchir aux conséquences de ses actes». «Cela fait 18 ans que l’incident s’est produit et cela a été dur pour toutes les personnes impliquées», a-t-il indiqué à NBC News vendredi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *