La souveraineté sanitaire prend forcément en compte le couple mère-enfant. Aujourd’hui encore, il existe des défis dans ce secteur. Pour les relever, 3CAP-Santé et l’Union des associations d’élus locaux (UAEL) comptent porter le plaidoyer de la santé de la mère et de l’enfant pour solliciter la contribution des élus territoriaux au financement des interventions sur la Planification familiale, la santé de la reproduction maternelle, néonatale, infantile et des adolescents PF/(SRMNIA) dans leurs localités. L’objectif est de favoriser leur adhésion et engagement à cette cause, mais aussi de les sensibiliser sur les divers avantages qu’offre la PF à leurs populations.
Il s’agit, selon le président de 3CAP-Santé, d’une étape cruciale dans l’engagement collectif pour améliorer la santé et le bien-être des familles sénégalaises.
Il souligne, par ailleurs, que l’objectif 3 du plaidoyer de 3CAP-Santé vise à amener les collectivités territoriales à augmenter de 8 % le financement domestique en faveur de la santé de la mère et de l’enfant. « La planification familiale est un pilier fondamental du développement durable. Elle permet non seulement de sauver des vies, mais aussi de renforcer l’autonomie des femmes, de réduire la pauvreté et de promouvoir une croissance économique inclusive. En investissant dans la PF, nous investissons dans l’avenir de notre nation », explique le président.
Dans ce contexte, un atelier national est prévu en juin à Thiès. L’idée étant de réunir les acteurs de la société civile à travers 3CAP-Santé qui regroupe 30 organisations et les représentants des communautés, pour discuter des stratégies et des actions concrètes à mettre en œuvre pour garantir un financement adéquat et durable de la planification familiale au Sénégal.
Revenant sur les défis, il mentionne que les besoins non satisfaits en PF des femmes en union, en particulier dans les zones rurales, sont de 20,1 %, selon l’EDS Continue 2023 et le Sénégal vise un taux de prévalence contraceptive de 46 % en 2028. Les barrières économiques, culturelles et géographiques continuent de limiter l’accès aux services de santé reproductive.
Toutefois, les progrès réalisés ces dernières années montrent que ces défis peuvent être surmontés. D’où l’importante de cette plateforme pour échanger des idées, partager des expériences et élaborer des plans d’action concrets. Entre autres points de discussion, les enjeux et défis de la Couverture sanitaire universelle au Sénégal, les enjeux et défis de la santé reproductive maternelle néonatale infantile, adolescente au Sénégal, l’intérêt pour les collectivités territoriales pour investir dans la santé de la mère et de l’enfant, la mobilisation de ressources au niveau local pour la santé ainsi que des exemples de bonnes pratiques.
Dans la même dynamique, Mamadou Woury Baldé, président de l’Union des associations des élus locaux, affirme que c’est une très belle initiative qui revêt d’un cachet extrêmement important pour les collectivités locales. « Il est important pour nous de résoudre au niveau communautaire les problèmes de santé de la mère et de l’enfant. C’est pour cette raison, et à juste titre que nous nous réjouissons de travailler avec les organisations de la société civile affiliées à 3CAP-Santé ».
Il ajoute que la santé est une compétence décentralisée et donc on ne peut résoudre un problème de santé publique sans que les collectivités locales ne soient pas la porte d’entrée. Elles ont un rôle primordial à jouer.
Yandé Diop