0 4 minutes 7 mois

La présence des narcotrafiquants au Sénégal est en nette progression, selon l’ancien directeur de l’Office central pour la répression des trafics illicites des stupéfiants (OCRTIS), Cheikhouna Sadbou Keita. Lors de son intervention dans l’émission du Jury du dimanche (Jdd), Keita a exprimé ses préoccupations face aux saisies répétitives de grandes quantités de drogue, soulignant que le Sénégal est en train de devenir un hub majeur pour le trafic de stupéfiants.

Cheikhouna Sadbou Keita a détaillé comment les narcotrafiquants ont réussi à s’implanter profondément dans le pays, rendant leurs activités de plus en plus visibles. « Aujourd’hui, les saisies de drogue se multiplient. Cela doit nous amener à nous dire que la pression est extrêmement forte partout sur le terrain. Le Sénégal est devenu un condensé, une grosse concentration d’activité liée à la drogue dure particulièrement », a-t-il affirmé.

L’ancien commissaire de police a mis en évidence les deux objectifs principaux des narcotrafiquants au Sénégal : le transport et le stockage de la drogue pour la distribution sur le marché international, et la création d’un marché local fort. « Nous savons que les narcotrafiquants sont bien implantés ici dans ce pays, c’est la raison pour laquelle leurs activités sont visibles. Ils ont adopté comme stratégie de faire en sorte que la consommation se développe ici », a-t-il expliqué.

L’impact économique de cette infiltration est également préoccupant. Keita a mentionné des investissements massifs dans l’immobilier provenant de l’argent de la drogue, estimés à 200 milliards de francs CFA. « L’argent de la drogue est bien présent ici. Les adultes de manière générale sont présents dans la consommation de drogue », a-t-il ajouté, soulignant que cette situation contribue à empoisonner le pays.

Un autre point crucial soulevé par Keita est la démocratisation de la consommation de drogue, rendant ces substances accessibles à un plus large public. « Les trafiquants peuvent démocratiser la consommation de la drogue afin de toucher une cible beaucoup plus large. De ce fait, même 5 000 F CFA, on peut en trouver. Ceux qui consomment la drogue à l’étranger n’achètent pas aux USA le gramme à 80 000 francs. Ils l’achètent dans le conditionnement qui leur permet d’y avoir accès, c’est ça la démocratisation de la drogue. Et c’est ce que nous avons comme réalité ici », a-t-il précisé.

Cheikhouna Sadbou Keita a conclu en appelant les autorités à agir rapidement pour endiguer ce fléau avant qu’il ne soit trop tard. « Les autorités doivent couper le mal à la racine pendant qu’il est encore temps », a-t-il averti, soulignant l’urgence de prendre des mesures efficaces pour contrer cette menace croissante.

Ndeyefatou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *