Les 41 candidats écartés de la course à la Présidentielle poursuivent le combat. Hier, ils ont été au siège de l’union européenne pour exposer leurs complaintes. Ils ont annoncé des plaintes et recours de manière collective et individuelle.
Mimi Touré et Bougane Gueye, ont signifié qu’ayant participé au financement du fichier électoral sénégalais, l’UE a été informée sur les défaillances du système de contrôle des parrainages et sur le processus électoral en général. « Nous sommes venus rencontrer un partenaire du Sénégal, l’Union européenne, pour les informer de la situation scandaleuse qui est née du processus de contrôle frauduleux pour de nombreux candidats du parrainage. Nous avons exposé les différents cas de figure. Nous sommes venus pour les informer », renseigne Mimi Touré. Mais « nous n’attendons pas de solution venant d’eux », a précisé l’ancienne Première ministre. Pourtant « l’Union européenne a contribué au financement du fichier qui ne fait pas l’objet d’un consensus entre tous les acteurs. Et aujourd’hui, nous savons que le problème essentiel qui est né du parrainage, c’est le fichier. Nous avons présenté les différents cas de figure comme celui de Marie Teuw Niane qui est un ancien ministre de la République, un mathématicien qui a pris part à toutes les élections et dont le nom n’existe pas sur le fichier électoral de l’élection présidentielle de 2024. C’est le cas aussi de Ben Diop, de tous des candidats qui ont reçu des fiches de parrainage », regrette-t-elle. Dans sa déclaration, Aminata Touré n’a pas caché sa désolation face à cette situation. Elle est largement revenue sur le cas du président de l’ex-parti Pastef et maire de Ziguinchor Ousmane Sonko qui est dans les liens de la détention au Cap Manuel.
Bougane évoque les droits de plus de 939000 Sénégalais pas identifiés sur le fichier
Recalé trois fois de suite (élections municipales, législatives et présidentielles), Bougane Guèye Dany a annoncé une plainte collective contre l’informaticien du Conseil constitutionnel. Car pour lui, il est inadmissible que plus de 939000 Sénégalais ne soient pas identifiés sur le fichier. Selon le président du mouvement Gueum Sa Bopp, tous les 41 candidats recalés à l’issue du contrôle des parrainages vont déposer des recours individuels au Conseil constitutionnel, pour que les sages se penchent sérieusement sur leurs dossiers et revoient par la même occasion le fichier électoral, notamment le parrainage.
Des recours individuels annoncés
Il faut noter que dans son arrêt rendu le 28 avril 2021, la Cour de justice de la CEDEAO avait estimé que le système de parrainage adopté pour la présidentielle de 2019 « viole le droit de libre participation aux élections ». Le Sénégal disposait alors de six mois pour le supprimer. Le toilettage effectué par le pouvoir en revoyant le nombre de parrains requis pour la présidentielle, à l’occasion du « dialogue national » l’année dernière, n’a pas substantiellement répondu à l’injonction de la cour communautaire. L’illégalité du parrainage au regard du droit communautaire demeure de ce point de vue selon les conclusions du mémorandum du collectif. « Les preuves évidentes que le fichier électoral qui a été utilisé par le Conseil constitutionnel pour le contrôle des parrainages est un fichier tronqué remet substantiellement en cause la validité de ses conclusions. Cette situation est confortée par les erreurs évidentes commises par le logiciel de contrôle mis en œuvre. Une telle situation présage d’un chaos électoral auquel il importe de remédier dès à présent » note-t-on. C’est pourquoi, les candidats constituant le collectif déposeront dans les délais légaux des recours individuels devant le Conseil constitutionnel, aux fins d’être rétablis dans leurs droits, en espérant que cette action judiciaire produira les effets attendus.
Des plaintes au niveau pénal
De même des plaintes au pénal seront déposées devant le Procureur de la République pour attraire devant la justice l’informaticien du Conseil constitutionnel coupable des faits de falsification des fichiers électronique ainsi que la DGE qui a manifestement fait du faux et usage de faux par la production d’un fichier électoral tronqué qui a induit le Conseil constitutionnel en erreur.
Par la suite, d’autres actions politiques d’envergure seront menées par le collectif selon un plan d’action que le collectif élaborera pour faire respecter son droit inaliénable consacré par la constitution et les traités internationaux ci-dessus cités. Le Sénégal reste et demeure une nation des grandes civilisations. De telles pratiques doivent être bannies du processus électoral afin de garantir aux citoyens Sénégalais des élections libres, indépendantes et crédibles, socle d’une démocratie pluraliste./.