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Les faits sont têtus. Des reporters ont été brutalisés, attaqués, agressés par les forces de défense et de sécurité. Ces actes de violence ont été dénoncés avec le cœur lors de la veillée nocturne qui a pour cadre la Maison de la presse le lundi. Les hommes des médias ne sont pas souvent épargnés par la police et la gendarmerie.  » Il est rare d’assister à un événement politique sans qu’un professionnel des médias ne soit agressé ou interpellé. Ceci est inacceptable », tonne le président de la Convention des Jeunes Reporters.

Cette instance n’a cessé de poser le débat sur ces violences. Mais jusqu’ici, leur interpellation n’est pas suivie d’effet. C’est le triste constat établi par Migui Marame Ndiaye. » On a fait le tour du Sénégal avec Absa Hane qui a été victime d’agression le vendredi pour sensibiliser les confrères et les consœurs sur le comportement à adopter sur le terrain en face des forces de défense et de sécurité. Mieux, nous avons distribué pour la deuxième fois des gilets aux jeunes reporters pour leur identification et  leur sécurité sur le terrain » a rapporté le journaliste.

Malheureusement, leurs actions n’ont pas amené les forces de défense et de sécurité à tenir compte des préoccupations de la Convention des Jeunes Reporters.

« Les Fds ciblent tout le temps les reporters sur le terrain alors que la mission qu’ils mènent est encadrée par la constitution au même titre que la leur », a laissé entendre Migui Marame Ndiaye.

Pour lui, rien ne pourrait expliquer le ciblage des journalistes par les gendarmes ou les policiers.  ‘’Absa Hane a été identifiée comme journaliste, elle était avec Mor Amar, Seynabou Fall. Ils ont tous été gazés, Absa qui a essayé de le dénoncer, elle a été arrêtée, brutalisée. Et elle s’est retrouvée à l’hôpital à deux reprises », renseigne Migui Marame Ndiaye.

Il annonce une plainte de Seneweb, de Absa Hane, et toutes les organisations de presse vont les accompagner. » Dès demain, nous allons remettre une lettre de protestation au Ministre de l’Intérieur, patron des Fds », a informé Mougui Marame Ndiaye. A ce sujet, l’Association des femmes des médias s’aligne sur la position de la Convention des Jeunes Reporters. Elle dénonce la persistance des violences.  » L’agression de Absa Hane est la dernière en date, deux autres femmes ont été brutalisées sur le terrain et ce n’est pas normal », a dénoncé Marguerite Rosalie Ndiaye.  

Pour sa part, Ibrahima Lissa Faye président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel) fustige le mutisme du gouvernement sur les agressions perpétrées sur les journalistes. »Ils sont informés. Mais ils n’ont ni condamné ni dénoncé. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et le combat sera mené. Ceux qui ont agressé les journalistes sont identifiables et la justice doit faire son travail », se désole Lissa Faye.

 

Yandé Diop

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