
La tension est à son comble entre le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) du Sénégal. Les universités publiques du pays sont une fois de plus secouées par une grève du Saes, programmée ce mardi 18 et mercredi 19 février, afin de dénoncer la passivité du gouvernement face aux revendications des enseignants.
Le Saes critique notamment la démarche adoptée par le Mesri pour résoudre les problèmes de l’enseignement supérieur. Ce mouvement de grève de 48 heures, annoncé le 18 février, témoigne d’une escalade dans le conflit. Le syndicat appelle aussi ses membres à cesser les activités pédagogiques comme les soutenances et délibérations, ainsi que toute participation administrative, y compris la suspension des formations payantes.
Le mécontentement des enseignants est alimenté par plusieurs points, notamment la non-régularisation, depuis près de cinq ans, des pensions de retraite pour les ayants droit des enseignants-chercheurs décédés. Ce manquement viole la loi sur le Code des pensions civiles et militaires. Le Saes dénonce également le non-respect par le gouvernement de l’engagement, pris le 22 octobre 2024, de réintroduire un décret crucial dans le circuit administratif.
Récemment, le Saes a critiqué le ministre de tutelle, Dr Abdourahmane Diouf, à la suite d’une déclaration médiatique dans laquelle il affirmait que le syndicat négociait avec ses supérieurs. Le Saes réprouve ces déclarations, estimant que le Mesri tente de se défausser de ses responsabilités en rejetant la faute sur le syndicat.
Dans ce contexte tendu, le syndicat déplore que le Mesri privilégie les déclarations publiques plutôt que des négociations sérieuses, aggravant ainsi le clivage entre les parties. Comme le rapporte le texte lu sur le site de nos confrères de Sud Quotidien, le Saes souligne que cette attitude compromet sérieusement la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur, un constat également partagé par les étudiants et l’opinion publique.
Les grèves répétées mettent en péril le parcours universitaire des étudiants en prolongeant inexorablement le temps perdu et en perturbant le calendrier académique. Malgré leurs efforts de bonne volonté, les enseignants expriment leur détermination à défendre les droits des enseignants-chercheurs et des familles des enseignants décédés, tout en insistant sur le fait qu’ils ne sauraient être tenus pour responsables des perturbations qui pourraient résulter de ce conflit.